Au départ, il y a une matière brute. Une femme, un homme, une vision, l’idée de ce qu’on pourrait faire de cette matière brute. Sauf cas exceptionnels, il faut un certain recul pour avoir cette vision, une connaissance de la matière, une expérience technique. Il y a toujours une idée, toujours une volonté farouche.
Ensuite il faut du travail, un travail parfois obsessionnel. Organiser les grandes lignes, prendre une somme de micro décisions. En percevoir le résultat, l’influence des conditions extérieures, changer d’avis, peut-être.
Enfin il faut décider qu’on est suffisamment proche de la vision pour être arrivé, c’est peut-être la décision la plus difficile, comprendre que plus d’effort serait un acharnement coûteux sans grand résultat, que continuer serait aller trop loin.
Parfois on a du mal à continuer, on désespère d’y arriver, et l’obsession reprend le dessus. Parfois on hésite, on doute, on se lasse, un grand coup de volonté, on repart. Parfois on prend l’avis d’un pair, expliquer sa vision aide autant que les questions qu’elle engendre.
Parfois on se plante. Parfois le résultat est banal. Parfois le résultat est exceptionnel. Il suffit souvent de peu de chose.
On dirait la vie d’un chef d’entreprise ? Oui. Je vous parlais pourtant d’un artiste.
Un artiste qui part d’une feuille blanche, d’une toile, d’un bloc de matière. Et d’une idée. Qui l’organise. Qui bande sa volonté. Chaque trait, chaque mot, chaque coup est une micro décision, le fruit de l’expérience, un pas vers un résultat.
Il y a de l’art dans les « Autres activités » ? voyez-y une chance.
N’hésitez pas à intégrer un artiste au board de votre société. Il n’aura peut-être pas d’avis sur votre secteur économique, il sera sans doute celui qui vous comprendra le mieux.